Lorenzo était dans sa magnifique propriété héritée de son père, dans les quartier verts de Midtown, non loin d'Ocean Park. Il lisait le journal, assis dans le divan, regardant avec un sourire amusé l'article sur le braquage de fourgeon. En effet, 800 000 $ avaient été dérobés avec violence, et on dénombrait six morts. Certains pensaient que c'était une action des nazis infiltrés à New-York, mais en haut lieu on pensait à la Cosa Nostra.
-J'y vais.
Barzini sourit à sa petite amie mannequin, l'embrassa, et se dirigea vers la porte.
Lorenzo s'était habillé comme à son habitude du sacro-saint uniforme qui tapissait ses armoires : pantalon noir rayé, chemise blanche, cravate rouge foncée, veste croisée noire et rayée, et mocassins noirs.
Un domestique lui donna ses effets dans le hall. Il s'enroula dans un manteau noir doublé de fourrure au niveau du col et coiffa un chapeau fedora à larges bords.
Barzini sortit par la grande porte et descendit l'escalier pour arriver dans la grande cour et marcha le long d'un chemin large jusqu'à l'entrée de la grande propriété, à travers le parc de verdure qui entourait la grande maison.
Lorsqu'il arriva, les barrières noires qui perçaient le long mur blanc hérissé de pointes qui entourait la propriété s'ouvrirent et il entra dans sa voiture, tandis que le chauffeur et son garde du corps s'y glissaient eux aussi et que les vigiles de l'entrée refermaient la barrière.
Ils roulèrent quelques minutes, une vingtaine tout au plus, jusqu'au territoire des Andolini et finirent par arriver à la maison du Don.
Lorenzo descendit, accompagné de son gorille en costume sombre de garde du corp, et entra en la compagnie d'hommes d'Andolini jusqu'au bureau du Signor Andolini.
Devant la porte, les gorilles s'arrêtèrent et se placèrent des deux côtés de la porte. Lorenzo les laissa ouvrir devant lui les doubles portes du bureau et il entra, se découvrant devant Lorenzo Andolini.
-Don Andolini...
Il inclina la tête respectueusement, mit son fedora sur le porte-manteau, et enleva son manteau qu'il placa juste à côté, découvrant son magnifique costume.
Lorenzo s'assit en face du Parrain et n'attendit pas pour parler affaires.
-Don Andolini, je suis fort déçu. Lorsque Mario a décidé de me braquer un rigolo sur le visage, je lui ai fait comprendre que si il prennait plus que 300 000 $, les hommes de Stracci -qui n'existent pas-le tueraient. Il a compris et je lui ai expliqué que je viendrai ici parler avec vous plus en détail de votre paye, si vous souhaitiez avoir plus d'argent. Il est plus agréable de discuter de vos gains dans un bureau qu'avec un revolver sous le nez. Il m'a tout de même attaqué et prit 100 000 $ de plus.
Il marqua une pause et reprit.
-Je ne comprends pas votre trahison. Néanmoins, je suis prêt à négocier. En ce moment, j'ai toujours 400 000 $. Je pensais que vous étiez un homme d'honneur et vous m'avez trahi. Nous avions un accord et vous ne l'avez pas respecté.Ce n'est pas digne de la Cosa Nostra. Lorsque qu'un homme d'honneur conclu un accord avec un autre, il le respecte. Je vous demande de me rendre mes 100 000 $ , et je vous offre mon amitié. Nous pourrons faire des affaires ensemble, mais seulement si vous respectez la parole donnée. Ce que vous n'avez pas fait jusqu'à présent. Je veux mon argent.
Si Andolini n'acceptait pas, il montrerait qu'il n'était qu'un petit bandit et non un homme d'honneur. Les autres familles lui tomberaient dessus, étant donné qu'on était très pointilleux à New-York sur l'honneur, la Cosa Nostra, et tutti quanti...Et là, ce serait la guerre....et Lorenzo mettrait le paquet.